le vent apaisé
L. a déménagé. Maintenant, il habite dans le dixième arrondissement. En réalité, c’est juste à quelques avenues de l’ancien endroit où l’on habitait avant. Son appartement est plus petit, mais beaucoup plus aéré. Il y a 3 fenêtres pour quatre murs et ces fenêtres font la largeur des murs…Le soleil réchauffe alors facilement l’appartement.
La salle de bain est à ciel ouvert et c’est là qu’on peut monter sur le toit à l’aide d’un escalier qui prend la moitié de cette pièce.
La ville est toujours la même. J’ai l’impression d’être chez moi. Je reconnais, connais les rues, les restaurants, les écoles, les parcs. Je connais les arrondissements, je sais où trouver tel aliment et où manger tel autre. La ville change pourtant, mais je m’y retrouve. J’ai un sentiment d’apaisement face à la vie ici. Je me sens plus rassurée, moins angoissée par l’inconnu et mon manque de repère.
Les bruits du Vietnam me bercent. On entend le bruit des machines qui polissent et coupent du marbre, les coups de marteau des deux maisons en construction d’à coté, le moteur de camions et la musique du sable qu’ils transportent se répandre sur le sol. Les cris des enfants qui courent dans la rue et le bruit de la fenêtre branlante lors des heures de grands vents. La nuit, on entend le bruit des moustiques et d’un petit groupe de grenouilles.
Des pastèques poussent le long du petit balcon de l’appartement et le jasmin est presque en fleur. Le temps passe, lentement d’abord et puis vite ensuite.